Changer de métier en sécurité

@ Je m’abonne !

Le blog d’après l’EN

  • Démissionner quand on est enseignant

    Vous êtes épuisé·e et vous ne voulez pas continuer à enseigner dans ces conditions ? Je vous comprends ! Mais la démission n’est pas un acte anodin : comme tout ce qui entre en compte dans votre projet de reconversion, si elle a lieu elle doit être le résultat d’une stratégie et non pas se faire sur un coup de tête.

    Peut-être savez-vous déjà exactement ce que vous voulez faire ensuite, et dans ce cas tant mieux. Sinon, ne perdez jamais de vue que dans un projet de reconversion, on ne commence pas partir mais par décider où l’on va : « Il n’y a pas de vent favorable à celui qui ne sait pas où aller », disait avec sagesse le vieux Sénèque.

    Vous le comprenez, mon but n’est pas du tout de vous dire que quitter un emploi à vie est une folie : la folie, c’est au contraire de rester à vie dans un emploi qui vous fait souffrir. Mais sachez partir en regardant devant plutôt que derrière, en suivant vos rêves plutôt qu’en fuyant vos cauchemars.

    La manière de quitter l’Education nationale est donc la dernière chose à choisir lorsque vous voulez vous reconvertir. Une fois que vous avez élaboré votre projet professionnel (notamment grâce à un bilan de compétences ou un parcours pour trouver sa voie), vous découvrirez peut-être que vous souhaitez passer un concours interne, ou évoluer dans un autre versant de la fonction publique. Peut-être serez-vous intéressé·e par un détachement ? Une disponibilité ? Un temps partiel pour créer votre entreprise, et ainsi monter en puissance doucement tout en conservant la sécurité de l’emploi ? Et puis, avez-vous tenté la rupture conventionnelle ? Avec un peu de chance, il reste un reliquat dans votre académie…

    La première raison pour ne pas commencer par démissionner est donc que cela vous ferme des portes. Si vous êtes en plus fragilisé·e par l’épuisement, vous n’êtes peut-être pas encore en état de prendre une décision aussi lourde de conséquences. Dans ce cas, il vaut mieux vous octroyer le temps de faire le point d’abord. La démission est irrévocable et a pour conséquence votre radiation des cadres de la Fonction publique. Si vous souhaitez y revenir vous devrez à nouveau passer un concours, ou prendre le statut de contractuel·le.

    Vous trouverez sur le site Service public toutes les réponses officielles à vos questions. Et ici, des conseils plus pragmatiques…

    Commencez par adresser un courrier au Recteur, en recommandé avec accusé réception, sous couvert de votre hiérarchie. Prévoyez un délai légal de 4 mois. Expliquez la raison de votre geste de manière crédible : ce courrier ne doit laisser aucun doute sur votre détermination à démissionner. Si vous doutez vous-même, cela sera perceptible et peut donner lieu à des tergiversations.

    Indiquez la date à laquelle vous démissionnez, dans 4 mois au moins. C’est le délai dans lequel le Rectorat est censé vous répondre. Attention, s’il ne répond pas, cela ne signifie pas que votre démission est acceptée. Dans ce cas, il faut réitérer.

    Votre démission est refusée ? Vous pouvez saisir la commission administrative paritaire (adressez-vous à votre syndicat).

    En principe, vous n’avez pas droit à l’allocation de retour à l’emploi (ARE) après une démission. Sauf dans quelques cas…

    Vous avez droit à l’ARE si votre démission est considérée comme légitime, c’est-à-dire pour un des motifs suivants :

    • Vous suivez votre conjoint·e qui change d’emploi
    • Vous démissionnez à la suite de votre mariage ou de votre Pacs
    • Vous suivez votre enfant handicapé admis dans une structure d’accueil
    • Vous avez créé ou repris une entreprise
    • Vous êtes victime de violences conjugales
    • Vous êtes victime d’un délit
    • Vous démissionnez après moins de 66 jours de travail
    • Vous allez exercer un service civique
    • Vous êtes majeur·e protégé·e et démissionnez pour suivre votre parent

    Sinon, si au bout de 4 mois de recherche active de travail vous n’avez toujours pas trouvé de travail, vous pouvez demander un réeexamen de votre situation à France travail. Un conseil : conservez les preuves de recherche et soyez proche de votre conseiller·e France travail et en bonne entende avec elle ou lui.

    Vous êtes au bon endroit ! je vous accompagne dans l’élaboration de votre projet de reconversion. N’hésitez pas à prendre rendez-vous pour un entretien diagnostic gratuit.

    Discutons-en !