
Vous êtes épuisé·e, vous allez travailler à reculons même si vous aimez votre travail ; vous vous surprenez souvent à verser une larme, vous avez un sentiment de manque de reconnaissance, de perte de sens, d’usure… et en plus vous avez mal au dos, et cette sciatique qui ne vous quitte plus… Il y a de fortes chances pour que vous soyez au bord du burnout.
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Le burnout, ou épuisement professionnel
Autrement appelé « syndrôme d’épuisement professionnel », le burnout est une dépression plus ou moins sévère principalement liée à votre travail. Les professions comme celle d’enseignant où l’on est en situation fréquente de fort stress, de charge mentale importante et face à un public humain parfois difficile y sont particulièrement exposées.
Il touche souvent les personnes consciencieuses, soucieuses de bien faire, voire perfectionnistes, qui peuvent être frustrées de ne jamais passer assez assez de temps sur leurs cours, ou de manquer de reconnaissance, par exemple. Cela peut aussi être dû à un problème rencontré au travail, ou à une difficulté à gérer certaines situations. Et souvent tout cela à la fois.
Il y a tout un panel de symptômes psychiques possibles (trous de mémoire, stress, charge mentale trop lourde, émotions à vif, anxiété, troubles du sommeil, de l’alimentation…) et physiques (douleurs diffuses, musculosquelettiques, sciatique, épuisement…)
Le burnout n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle parce qu’il comporte aussi des facteurs liés à votre vie personnelle : si vous traversez un moment difficile comme un deuil ou une séparation, vous serez plus vulnérable aux difficultés rencontrées au travail.
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Définition officielle
Le burnout fait partie de la grande famille des risques psychosociaux.
La Haute autorité de santé le définit comme « un état d’ « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ». Il se caractérise par un processus de dégradation du rapport subjectif au travail. Concrètement, face à des situations de stress professionnel chronique, la personne en burnout ne parvient plus à faire face. »
Elle publie une fiche mémo « Repérage et prise en charge cliniques du syndrome d’épuisement professionnel ou burnout ».
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D’abord ne pas culpabiliser
La première chose à faire si vous pensez être en burnout, c’est de vous arrêter de travailler et de consulter votre médecin.
Nous avons toustes tendance à nous dire que ce n’est pas possible de laisser tomber nos élèves qui ont besoin de nous. Nous leur avons promis ceci ou cela, ils vont être pénalisés à cause de nous, les collègues vont devoir les prendre en charge, les parents vont se plaindre…
Si vous tenez à votre survie oubliez tout cela. C’est ce qu’on appelle le « déni de burnout », c’est-à-dire une culpabilité qui vous empêche de répondre à votre propre besoin, qui est d’abord de vous arrêter de travailler. Vous n’êtes pas responsable des dysfonctionnements du système et vous ne pouvez pas y laisser votre peau. Dans un système fluide, il devrait un avoir un·e remplaçant·e.
Le burnout est une maladie. A ce titre, il justifie pleinement un arrêt de travail. Vous n’avez aucune autre justification à donner à votre employeur, ni compte à rendre à qui que ce soit.
Il paraît utile de le préciser car nous voyons régulièrement des enseignants qui sont mis en demeure oralement de justifier leur absence. Le seul justificatif que vous devez donner est votre arrêt de travail. Si vous êtes gêné·e, vous pouvez simplement repréciser que c’est pour des raisons « de santé », par exemple.
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Congé maladie et congé longue maladie pour les profs
Comme toute maladie, le burnout demande des soins. Votre médecin vous recommandera donc probablement à un psy. Il est illusoire de penser que vous aller vous redresser seul·e et en quelques jours.
Lorsque vous vous arrêtez, vous devez d’abord cumuler les arrêts maladie de 15 jours de votre médecin généraliste. Malheureusement, pour celles et ceux qui sont dans le second degré, un arrêt de 15 jours ne permet pas de se faire remplacer, et la culpabilité risque de vous rattraper.
Pour éviter cela, il est nécessaire de passer par un psychiatre – si vous pouvez obtenir un rendez-vous – qui pourra vous faire des arrêts d’un mois et évaluer votre état.
Selon votre état, vous pourrez soit reprendre au bout de quelques mois (de préférence trois, pour éviter de passer à mi-traitement), soit demander un congé de longue maladie.
Le burnout ne figure pas directement dans la liste des maladies donnant droit à l’octroi de congés de longue maladie mais il est possible de négocier cela avec le médecin du rectorat. En effet, il est précisé : « Un congé de longue maladie peut être attribué, à titre exceptionnel, pour une maladie […] [qui] met l’intéressé·e dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions, rend nécessaire un traitement et des soins prolongés et présente un caractère invalidant et de gravité confirmée. »
Dans ce cas, le psychiatre pourrait vous être d’une aide précieuse.
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Le congé, et après ?
Selon la gravité de votre état, vous prendrez plus ou moins de temps à récupérer. Le Ministère du Travail et de la Santé publie un guide d’aide à la prévention du burnout. Destiné aux professionnels mais il est intéressant aussi pour les personnes concernées. Concernant la prise en charge du burnout, il préconise les étapes suivantes :
- le repos ;
- la reconstruction identitaire ;
- la réflexion et la renaissance du désir de travailler ;
- la possibilité de retour au travail.
C’est donc un long chemin qui vous attend avant la rémission et il passe généralement par des changements importants dans votre vie professionnelle ou personnelle. Il est courant que cette transition dure un à deux ans et aboutisse à une reconversion professionnelle.
Dans ce cas, la phase de « réflexion et renaissance du désir de travailler » peut être considérablement accélérée grâce à un bilan de compétences : il vous aidera à clarifier vos aspirations et à élaborer le projet professionnel qui vous est propre en prenant appui sur vos valeurs et vos forces. Ce projet peut vous emmener vers d’autres fonctions dans l’Éducation nationale, ou dans la Fonction publique, mais il peut aussi vous donner l’envie de franchir le pas vers le salariat ou l’entreprenariat. Le bilan de compétences peut être financé par votre compte personnel de formation.
Sur Une Vie après l’EN, nous proposons toute une gamme d’accompagnements, individuels ou collectifs, pour vous aider à traverser ce moment de la manière la plus agréable et la plus efficace possible, selon vos besoins. Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à demander un premier entretien gratuit et sans engagement pour faire le point sur votre situation et voir lequel vous conviendra le mieux.
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Témoignez de votre expérience
Enfin, si vous êtes en burnout avéré, ou si vous en avez déjà fait un auparavant, n’hésitez pas à témoigner dans les commentaires ci-dessous en nous racontant votre expérience passée ou présente.
Vous pouvez témoigner de manière anonyme. Les commentaires sont modérés et aucun propos brutal ou malveillant ne sera accepté.
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