Quel métier faire après prof ? Il n’y a pas une réponse unique pour dire quel métier faire quand on a été enseignant·e. En revanche, il y a une méthode à suivre pour trouver le métier qui vous conviendra, et des erreurs à ne pas faire.
Commençons par les erreurs à éviter. Vous êtes épuisé·e, vous songez de plus en plus à changer de métier et vous commencez à vous renseigner ici et là. Voici ce qu’il ne faut pas faire.
Erreur N° 1 : Commencer par se renseigner sur les différentes manières possibles de quitter l’EN
Cela étonne souvent les collègues mais la manière de quitter l’EN est la dernière chose à laquelle vous devez penser lorsque vous voulez changer de métier. Pourquoi ? Parce que si vous voulez vous reconvertir, il faut commencer par vous demander ce que vous voulez faire de votre avenir, avoir un objectif et construire un projet professionnel cohérent.
Ce n’est qu’une fois ce projet construit, quand vous saurez précisément ce que vous voulez faire et que vous verrez clairement par quel chemin vous pouvez y parvenir, qu’il sera temps de réfléchir à la manière de quitter l’EN. Car cela fera partie de la stratégie que vous mettrez en place pour effectuer la transition la plus sécurisée possible entre votre métier de prof et votre nouveau métier.
Dites-vous que la reconversion professionnelle est un voyage : on ne commence pas par partir – et surtout pas par démissionner ! – mais par allumer le GPS et indiquer une adresse précise. Sinon, vous n’irez nulle-part ! « Il n’y a pas de vent favorable à celui qui ne sait pas où aller », disait avec sagesse le vieux Sénèque.
Erreur n° 2 : aller voir quels métiers font les collègues qui se sont reconverti·es
Lorsqu’on n’y voit pas encore clair dans ses propres projets, on éprouve souvent le besoin d’aller chercher l’inspiration auprès des collègues qui se sont déjà reconverti·es. Il est certes édifiant d’écouter leur parcours mais vous découvrirez vite qu’aucun des métiers choisis par ces collègues ne vous donne envie, à vous. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas parce que nous sommes tous prof·es que nous allons tous être intéressé·es par le même métier, loin de là !
Certain·es vont faire le choix d’un « métier-passion » qui leur rapporte peu mais qui correspond à leur propre rêve, qui peut être très différent d’un individu à l’autre, tout aussi prof soit-il : l’artisanat, l’équitation, la plongée, l’économie sociale et solidaire… D’autres vont choisir un « métier-sécurité », choix souvent dicté par l’anxiété, le manque de confiance en soi et le fort besoin de sécurité. Ils ou elles se reconvertissent par exemple dans un métier administratif où ils et elles seront tranquilles, mais qui ne les fera pas rêver, qui ne sera pas vécu comme une évolution professionnelle. D’autres encore, plein·es d’énergie, ont passé des concours difficiles ou ont pu suivre des formations solides et ont fait de belles reconversions, mais dans des domaines qui, à vous, ne vous parlent pas.
Finalement, aucun de ces cas ne vous laissera avec une idée de ce que vous pouvez faire, et c’est normal. Car nous avons beau être prof sommes chacun·e des individus différents avec nos propres aspirations, contraintes, projets, talents, goûts, besoins, etc. Le projet professionnel que nous allons élaborer est donc avant tout un projet personnel, qui tient compte de tout ce qui fait de nous un individu unique.
Entre le « métier-passion », le « métier-sécurité » et la brillante évolution professionnelle, il y a divers degrés : la bonne méthode consiste à travailler sur votre projet pour savoir ce que vous voulez, puis à faire des arbitrages entre ce que vous êtes prêt·e – ou pas – à sacrifier parmi vos aspirations, pour vous plier au principe de réalité du marché du travail.
Erreur n° 3 : Envoyer 50 CV sans décrocher un entretien
« Je suis désespéré·e, j’ai envoyé cinquante CV et je n’ai pas décroché un seul entretien », me dit-on parfois. Et d’en conclure : « Le marché du travail n’est pas fait pour moi. »
En effet, si vous surveillez les offres d’emploi en vous disant que vous allez bien en trouver quelques-unes auxquelles vous devriez pouvoir postuler, et que vous envoyez un CV chaque fois que vous vous dites que c’est le cas, il est tout à fait normal que vous n’obteniez rien.
Pourquoi ? Parce que de même qu’on ne trouve pas son métier idéal en regardant ce qu’ont fait les autres, on ne choisit pas un métier sur catalogue ! Le métier pour lequel vous allez postuler doit être le résultat d’un choix réfléchi : il doit refléter votre personnalité, correspondre à vos besoins, vos contraintes, vos compétences et vos talents. Et surtout, vous devez avoir élaboré un plan d’action solide pour devenir légitime dans votre demande de poste.
Imaginez un recruteur qui voit arriver, pour chaque poste auquel vous avez postulé, une centaine de CV. Parmi ceux-ci, le vôtre, et à côté celui d’une dizaine de personnes qui ont une véritable expérience professionnelle dans le métier en question, qui ne cherchent que les postes correspondant à ce métier, qui ont présenté leur CV et leurs compétences dans cet objectif. Le recruteur va faire la différence du premier coup d’œil entre le CV de la personne qui connait le métier et qui sait de quoi elle parle, et le vôtre. Ce n’est pas parce que vous êtes prof que votre CV va être écarté, mais parce qu’il n’est pas concurrentiel avec les autres et que vous ne vous sentez vous-même ni légitime, ni aligné·e avec l’emploi auquel vous avez postulé. Cela est limpide pour le recruteur.
Dit autrement, vous ne pourrez décrocher d’entretien que quand vous aurez sérieusement réfléchi au métier qui vous intéresse ; quand vous aurez travaillé sur vos compétences pour identifier celles qui représentent vos meilleures forces et les mettre en valeur ; quand vous vous serez renseigné·e suffisamment sur ce métier pour qu’il vous soit familier, et que vous aurez, sans doute, suivi une formation, courte ou plus longue, pour acquérir les compétences qui vous manquaient pour ce métier. Alors, vous vous sentirez légitime pour répondre aux offres d’emploi, et vous ne postulerez spécifiquement qu’à celles qui correspondent à votre projet. Ainsi, vous décrocherez des entretiens parce que vous serez aligné·e avec ce poste.
D’accord, me direz-vous ; et maintenant, comment faire pour élaborer mon projet professionnel, identifier mes compétences, trouver mon objectif, découvrir et me familiariser avec les métiers me conviennent et établir un plan d’action pour amorcer une transition en douceur ?
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