Changer de métier en sécurité

Que faire après l’EN ?

C’est la question que se posent 98 % des collègues qui souhaitent partir.

Bien souvent, ils n’ont aucune idée de ce qu’ils pourraient faire ensuite ; pire, la plupart pensent n’avoir aucune valeur sur le marché du travail. Parmi les phrases qui reviennent souvent, nous entendons : « Je ne sais rien faire… » ; « Je ne suis pas légitime pour travailler dans le privé » ;

Ce sont des croyances limitantes. Vous valez beaucoup plus que vous ne le croyez. Vous êtes souvent écrasé·es par des années d’absence de reconnaissance. Dans ce cas, l’estime de soi est entamée.

Connaissez-vous le syndrôme de la cage dorée ?

Le « syndrôme de la cage dorée » désigne une situation qui n’est pas totalement insatisfaisante (par exemple, parce que « j’adore ce métier ») mais pas pleinement épanouissante non plus (« je suis débordé·e », « je manque de reconnaissance »). C’est par exemple le fait de continuer bien qu’un ras le bol se fasse sentir, parce qu’on y est depuis longtemps, parce que les collègues sont sympas, qu’on y a ses habitudes, que le salaires est sécurisant, qu’on a fait de longues études pour y arriver, que l’on a des avantages en nature (vacances, autonomie d’organisation et surtout, sécurité de l’emploi à vie), etc.

Bref, il s’agit d’une situation vivable mais dans laquelle va s’enraciner un manque d’élan, un sentiment d’ennui ou l’impression de ne plus trouver sens à ce qu’on fait. Parce que c’est confortable… mais pas complètement non plus. Et nous sommes aussi prisonniers du fait que ce que ce métier, nous ne pouvons l’exercer nulle part ailleurs qu’à l’Education nationale.

Pour en savoir plus vous pouvez écouter la capsule « Qu’est-ce que le confort inconfortable au travail ? » du podcast Oser rêver sa carrière.

Combien de temps dure une reconversion ?

Selon votre état quand vous quittez l’EN (eh oui, vous êtes trop nombreux à attendre le burn out et à subir la reconversion plutôt qu’à la choisir), cela vous prendra quelques mois pour vous reconvertir dans la fonction publique ; entre un et deux ans pour devenir salarié·e du privé ou indépendant·e.

Souvent, un accompagnement et une courte formation suffisent.

Ouvrir un gîte ? Des ateliers d’artisanat ? Des cours privés ?

Les premières idées qui nous viennent ont souvent ce point commun : elles répondent à la question « Comment faire avec ce que j’ai ? » Elles font envie mais manquent souvent d’ambition. Elles ne sont pas toujours réalistes quand il s’agit de faire un plan de financement et de faire bouillir la marmite à long terme.

C’est par un double travail d’introspection et d’ouverture que vous pourrez affiner votre projet et vous autoriser à glisser doucement de « Ce que je peux faire » à « Ce que je veux faire ».

« Avant, j’étais prof »…

Le podcast « Avant, j’étais prof » , de notre ex-collègue Florence Amaudru, diffuse le témoignage de nombreux enseignants ayant achevé leur reconversion. Plusieurs conclusions s’imposent après l’écoute de quelques-uns d’entre eux :

  • Changer de métier quand on est prof, c’est possible.
  • Il n’y a pas UNE idée de métier fabuleuse, qui pourrait inspirer tout le monde : le spectre de la reconversion est plus large qu’il n’y paraît et chacun trouve la voie qui lui est propre. L’expérience du bilan de compétences montre également que chaque individu possède en fait ses qualités propres, se valeurs, ses motivations, ses contraintes, et qu’il n’y a pas de recette unique.
  • La reconversion est un chemin long, mais dont vous pouvez vous donner les moyens en mobilisant les outils adaptés : congé formation, compte personnel de formation (CPF), et autres…
  • Opérer un tel changement demande aussi un temps de maturation pour déconstruire ses croyances limitantes et un temps d’introspection pour se faire une vision claire du métier dans lequel on sera heureux·se.

Dans tous les cas, se faire accompagner vous fera gagner beaucoup de temps.

Je laisse à Sénèque la conclusion de cette réflexion :

Ce n’est pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas : c’est par ce que nous n’osons pas que c’est difficile.

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